AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  

 
Le Deal du moment : -39%
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON ...
Voir le deal
1190 €

 :: Paris :: Les galeries du métro :: L'underground Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas

"Parfois ce n'est qu'une question d'Alchimie" [Flora & Sarrah]

 :: Paris :: Les galeries du métro :: L'underground
Flora Belza
Flora Belza
Survivant
Mer 1 Mar - 21:48
Flora Belza



Une femme explosive !
Flora & Sarrah

Flora s'ennuyais, c'était le cas de le dire... Il n'y avait que quelques réparations basiques à la boutique familiale et la jeune femme ne voulait pas s'emmerder avec si peu. Son père et son parrain s'en chargeraient, au moins ça évitera qu'ils se prennent la tête à force de se regarder dans le blanc des yeux. Flora était assise sur un plan de travail et elle jouait avec un tournevis qu'elle mettait en équilibre sur son doigt. Son père poussait des soupirs en la regardant le balancer en l'air et le rattraper, puis le remettre en équilibre. Il finit par perdre patience :

-Basta ! Flora si tu n'arrêtes pas ça tout de suite, je... je... rah ! tu as de la chance d'être ma fille...
-Mais papa ! Je m'ennuie ! Il n'y a rien à faire aujourd'hui et Lisza n'est pas encore là... puis il est trop tôt pour aller m'amuser un peu.
-Bah va faire un tour pour te défouler !


Flora grommela un peu, mais face au regard de son père, elle lança le tournevis qui se planta dans un carton et elle bondit du plan de travail. La jeune femme déposa un baiser sur la joue de son père et s'éclipsa. Elle tourna un moment sur la place, la tête ailleurs se demandant quel amusant pourrait la combler à ce moment. Sauf qu'un garde posa sa main sur son épaule et lui fit signe de le suivre. Flora haussa un sourcil, partagée entre l'envie de l'envoyer paître ou pas... car s'il avait un truc pour l'occuper, elle était preneuse. Du coup en haussant les épaules, Flora le suivit dans les galeries du métro jusqu'à un bureau...celui d'un des chefs. Ce dernier était impressionnant et fit signe à la jeune femme de s'installer. Elle réfléchit rapidement aux bêtises qu'elle avait pu faire récemment, elle n'en voyait qu'une... enfin deux ou trois, mais une sortait un peu du lot. Flora se mit sur l'une des chaises en s'exclamant pour se défendre :

-Bon d'accord ! C'est moi qui a mis des rats dans les chambres du bordel pour me venger de l'une de ces bécasses glousseuses ! Mais c'était juste pour rire... je ne savais pas qu'il y aurait un tel vent de panique venant d'elles et des clients... bon j'avoues que j'aurais dû en mettre moins d'une trentaine...
-Vous n'êtes pas là pour ça...
-Ah ! Bah oui... c'est évident ! Si vous oubliez ce que je viens de dire, ça serait vraiment très sympa de votre part. Donc... euh... Je suis ici pour quoi du coup ? Qu'est-ce que vous voulez ?
-J'ai un soucis avec une rue bloquée pas loin, je sais de source sûre que tu es douée pour faire aller ta tête. Donc, j'aimerai que tu me règles ce problème et rapidement.
-Oki ! Dégagé une rue, je ne vois qu'un moyen. "Boum !" Je peux préparer ça en quelques heures.
-Vous en avez deux, un gars viendra vous chercher.


Flora fit semblant de se mettre au garde à vous et s'éclipsa rapidement, avant qu'il puisse faire une remarque sur ce qu'elle avait avoué un peu plus tôt. La jeune femme alla directement à son atelier, son père la regarda quelques minutes prêt à faire une réflexion. Mais en la voyant fouiller dans le matériel en parlant toute seule, il ne put s'empêcher de sourire... le petit génie était activé.

Flora mit ses lunettes, sa veste de brico et ses gants de protection, puis commença à s'activer. Toujours en marmonnant pour elle des calculs afin de monter la bête. Elle dut préparer plusieurs choses, une poudre noire, le récipient bien fermé, le système pour déclencher la bombe...Etc. Flora était fière de son travail quand elle posa le dernier outil qu'elle avait en main, par contre... son père lui demanda ce qu'elle faisait avec une voix paniquée et dans leur langue natale, ce qui prouvait sa grande inquiétude :

-Euh... mio fiore ! Cosa stai facendo ?
-Mio padre... Non ti preoccupare... Il n'y a pas de quoi s'en faire de toute façon ! C'est pour l'extérieur, je dois dégager une rue.


Bon... il n'avait pas l'air rassuré, mais Flora était déterminée. Elle emballa la bombe juste à temps, car le même garde arriva. La jeune femme le suivit avec un grand sourire, une démarche enjouée et une certaine impatience dans ses chantonnements. Un fois dehors, Flora souriait de plus belle et accéléra le gars qui l'accompagnait. Pas le temps de se la couler douce ! Elle voulait à tout prix essayer sa dernière préparation.

Flora arriva sur place, commença à tout préparer, à bien la positionner et à la mettre en marche. Elle couru à l'autre bout de la rue pour se mettre à l'abri et se cacha en bouchant ses oreilles. Puis...

BOUM !!!

La terre se mit à trembler et il y eu un bruit énorme et infernal. Ce qui n'était pas bon signe, peut-être qu'elle avait eu la main un peu trop lourde avec la poudre. Flora se redressa et regarda la rue, elle attendit un moment à cause du nuage de poussière. Mais quand ça se dégagea enfin, Flora put constater que la voie était dégagée malgré les débris un peu partout, mais qu'il y avait un léger cratère et qu'un bâtiment s'était écroulé sur l'un des côté. La jeune femme passa sa main dans ses cheveux en marmonnant :

-Oups ! Je crois que j'y suis peut-être allé un peu fort...

Avant qu'elle puisse s'approcher pour inspecter les choses de plus près, des silhouettes se dressèrent un peu partout. Des infectés en masse, tous attirés par l'explosion. Flora échangea un regard entendu avec le garde et ils se mirent à courir le plus rapidement possible pour se sauver. La jeune femme dut sortir sa batte chérie, pour se défendre et surtout se frayer un chemin.

Une fois rentrée, Flora remarqua la panique à la citadelle et les gardes occupés à calmer les gens, ainsi qu'à remettre de l'ordre. La jeune femme se fit petite, mais c'était sans compter sur le chef qui lui tomba dessus avec un regard sévère et qui l'entraîna jusqu'à son bureau. Flora n'osa rien dire, bien que quelques jurons avaient envies de s'éclipser de sa bouche. Quand il la plaqua sur la chaise de son bureau, ce fut plus fort qu'elle, Flora ne put s'empêcher de faire sa rebelle et de rétorquer avec sarcasme :

-J'avoue que aime être prise avec une certaine vigueur de temps en temps, mais là j'suis pas vraiment d'humeur !
-MOI NON PLUS JE NE SUIS PAS D'HUMEUR ! Je vous ai demandé de dégager le chemin, pas de créer un mouvement de panique avec une explosion aussi énorme. Les gens ont tous cru qu'il y avait un nouveau bombardement ! Puis bien sûr avec l'explosion je présume que ça attiré des infectés !
-Juste quelques uns de plus...
-JUSTE QUELQUES UNS ? Vous vous foutez de moi ? Alors écoutes moi bien ma petite, tu as une semaine pour régler ce problème ! Pas une journée de plus ! Sinon je vais m'occuper personnellement de ton cas. Est-ce que c'est clair ?
-J'en ai rien à faire que vous soyez en colère ! D'accord ? Je sais que je suis très utile à la citadelle, donc vous ne pourrez pas m'imposer quelque chose de trop conséquent. Puis j'ai fait ce que vous avez dit, l'explosion était un peu plus forte que prévu, mais le bâtiment était déjà fragilisé... Je n'y suis pour rien ! Donc je vais régler le problème, quand je jugerai que ce sera possible et la prochaine fois que vous me parlez sur ce ton.. eh bien... je ne vous aiderai pas et je partirai même s'il le faut !


Ils s'affrontèrent du regard un moment et Flora se releva, puis parti en claquant la porte. Ce n'était pas parce qu'il était un "chef", qu'elle allait se laisser marcher dessus. La demoiselle était d'humeur pas très joyeuse, partagée entre la colère de s'être fait crier dessus et la déception d'avoir fait une gaffe. En même temps... on ne lui avait même pas laissé le temps d'observer le terrain pour faire ses calculs, c'était de leur faute ! D'un pas pressé, elle se dirigea vers le bar en marmonnant. En arrivant elle fit signe à l'une des jumelles qui était au bar, jamais elle ne savait laquelle était en face d'elle. Cette dernière lui adressa un sourire et lui servit comme d'habitude son verre du cocktail maison en lui faisant un clin d'oeil, puis elle se pencha en lui disant avec un sourire :

-Alors ma belle dure journée ? J'ai eu vent de tes derniers exploits...
-Ouais... il y a des jours comme ça où rien ne va.
-Tu sais, ça se passerait mieux si tu accepterais de travailler pour nous. Tu serais bien traitée et tout, les clients du bar t'adore et je suis sûre qu'en peu de temps tu aurais une sacrée clientèle. Je sais ce que tu vas dire "non ! je ne fais pas ça avec n'importe qui ! et je veux ma liberté !" Mais tu sais qu'avec nous tu pourras choisir tes clients, tu es assez séduisante et appréciée pour être une favorite. Puis tant que tu fais ta journée, tu as tout le temps libre que tu veux à côté.
-Non merci ! Ce n'est pas pour moi, je ne me supporterai plus et ma famille ne se remettrait pas d'une telle chose. Puis ça casserait tout le plaisir de la chose. Non, vraiment sans façon pour la Xème fois.


La jumelle lui fit un autre clin d'oeil et la laissa tranquille pour le moment. Flora but son verre d'une traite et son regard se posa sur la petite estrade de fortune, il y avait quelques instruments et soudainement l'envie de pousser la chansonnette lui vint. La jeune femme monta sur l'estrade et s'installa au misérable petit piano, mais au moins il fonctionnait. Ce n'était pas rare qu'elle chante une fois de temps en temps, ça lui permettait de se vider un peu la tête. Les regards se tournaient déjà vers elle et un silence commença à s'installer. Flora ne put s'empêcher de sourire et de commencer à jouer les premières notes et chanter :


D'humeur assez sombre, elle ne voulait pas amuser les autres. Elle chantait quelque chose d'un peu spécial et pas vraiment dans son genre, elle l'avait écris quelques semaines auparavant. Flora était prise dans sa chanson, elle ne fit même pas gaffe aux personnes qui rentraient dans le bar... certains parce que c'était l'heure, d'autres attirés par sa voix... tous n'avaient pas de luxe d'avoir de la musique sur eux.  Flora était plongée dans une bulle bien à elle, bercée et guidée par la mélodie qui lui venait comme ça... au fur et à mesure... imaginant d'autres instruments la rejoindre, dans sa tête ça lui semblait si beau... Quand la dernière note fut jouée, Flora eut quelques applaudissements.

Elle descendit d'un bond de l'estrade en souriant aux gens et se rendit à sa place, la jeune femme vit qu'une femme aux cheveux courts et blancs, était installée juste à côté. Flora s'installa et lui jeta un coup d'oeil, plutôt sympathique à regarder. Et se rappela d'elle, c'était une femme de la sécurité, mais Flora la connaissait plus pour ses combats. A chaque fois qu'elle y allait et que cette femme aux cheveux blancs se battait, Flora ne pouvait s'empêcher de l'admirer... mais aussi de parier sur elle. La jeune femme fit signe pour avoir un nouveau verre et lança tout simplement à sa nouvelle voisine de bar :

-Salut toi... Il était sympa ton combat la dernière fois contre l'autre type, le solitaire. J'ai adoré ton coup final... Moi c'est Flora.

Peut-être que ça allait lui donner envie de parler, Flora était en manque de compagnie en ce moment... Sa meilleure amie étant plongée dans les études médicales, elles sortaient plus trop ensemble...


by Moses
Revenir en haut Aller en bas
Sarrah
Sarrah
Survivant
Mer 5 Avr - 19:59
Sarrah

ft.Flora

ft. Sarrah

Parfois, ce n'est qu'une question d'alchimie.



Une douce mélodie montait depuis la scène pour se répandre dans tout le salon surchauffé de l’Underground, sans parvenir pour autant à sortir mon être de sa torpeur.



Assez de souvenirs, pour ce dire cette fois
Que la vie est faite de hasard et de choix
Elle voudrait forcer la main, à son destin
Pour tout vivre en grand, rêver sans fin




Quelle belle voix ne pus-je m’empêcher de penser, rien de tel pour adoucir le plus fatigué et le plus dur des cœurs.

Un sourire ironique illumina mon visage avant que je n’enfuisse mon visage dans mes bras. Les bruits alentours s’estompèrent, mais étrangement la voix m’apparaissait distincte. Les nombreux verres que je m’étais enfilée devaient sans doute y être pour quelque chose. Cependant, rien de mieux que l’alcool pour se détendre après une longue journée… Parce qu’elle avait été dure, très dure. Des infectés à la Citadelle... Non, mais vraiment qui pourrait y croire maintenant, depuis toutes ces années ?

Elle croit en tout, mais face au monde ses yeux s'inondent
Prête à basculer encore à chaque seconde
Mais ses instants si forts, retiennent alors
Tous ses espoirs sans lendemain



Joli, fort joli. Dès les premières paroles, je me trouvais transportée. Qui était donc sur scène ? Cependant, je ne pris pas le temps d’assouvir ma curiosité. Je me sentais bien, là, entourée de mes bras, la tête confortablement lovée en leur sein. Et mes pensées continuèrent à vagabonder au fil des paroles qu’égrainait la chanteuse. Je repensais à ma virée avec Anton. À la folie qu’il avait fallu que nous ayons pour nous rendre jusqu’à la Tour Eiffel. À mes paroles aussi et à leur goût amer… Pourtant, je ne les regrettais pas, les siennes avaient été tout aussi cruelles. Durant tout le chemin du retour qui avait été relativement silencieux, je n’avais eu de cesse de les réentendre. De les tourner en boucle dans ma tête. D’y chercher la part de vérité qu’elles contenaient au-delà de la colère qui lui embrumait l’esprit. Je souris dans mon refuge. Elles étaient vraies, et alors ? Devais-je pour autant y tenir compte ?

Une partie de moi se rendait bien compte que résister, se buter, n’arrangerait rien à ma situation, à ce qui se tramait dans les tréfonds de mon esprit.

Mais que faire ? Je n’étais pas du genre à abandonner, à faire volte-face… Tout au long de ma vie, je n’avais jamais reculé, fais de pause. Je serais mon poing. Cet étrange voyage en compagnie d’Anton était passé depuis une semaine, mais pourtant, j’avais l’impression qu’il c’était déroulé la veille. D’autres rencontres avaient ponctué mon quotidien, notamment avec Aedan. Ils se ressemblaient beaucoup avec le militaire. Pas seulement dans la fonction, dans le caractère aussi. Mais au contraire du gradé, l’anglais ne travaillait clairement que pour lui, il était… Plus sombre. Plus sombre oui, derrière son sourire lisse.


Elle voit de sa fenêtre, les étoiles
Et c'est rare et ça lui donne espoir
Il est tard, mais peut-être
Qu'ils verront que tout n'est pas que gris ou noir

Elle est si belle le soir lorsque tout s'éteint
Ses blessures qu'elle n'aime pas voir au matin
Ces nuits d’ivresses qui lui font croire que tout va bien
Elle est si belle quand la nuit lui appartient

Fini de se détruire, jour après jour
Car prisonnière plus rien n'existe autour
Marre de nuire, de fuir, de faire le tour
D'un mauvais rêve, elle veut se réveiller

Elle voit de sa fenêtre, les étoiles
Et c'est rare et ça lui donne espoir
Il est tard, mais peut-être
Qu'ils verront que tout n'est pas gris ou noir



Ma conscience se stoppa dans ses ruminations à l’écoute du refrain qui venait d’être chanté. Certains passages faisaient écho à ma vie et était-ce moi ou bien l’interprète y mettait beaucoup d’elle ?

Fini l'attente, mélancolie
La complaisance de la langueur
Finis, les soupirs de nostalgie
Et les refus au bonheur




Je souris. Se décentrer. Arrêter de se morfondre. Aller de l’avant. Quel beau message. Utopique selon moi, mais bizarrement réconfortant. Bizarrement optimiste. Bizarrement, en cet instant, je voulais y croire... Chanter une telle chanson au sein de la Citadelle détonnait. Elle n’aurait attiré que moqueries et huées si la chanteuse n’arrivait pas à aussi bien transmettre et vivifier son propos. Qui ça pouvait bien être ? Durant mes soirées solitaires, bien peu de personnes osaient monter et chanter sur scène. Je devenais de plus en plus curieuse, mais mon corps alangui ne voulait plus faire un seul geste. Il fallait dire et je me répète que cette journée n’avait pas été facile... Une explosion de tous les diables, une marée de zombies et une titanesque colère de Big Boss. Voilà comment résumer en trois événements ce jour exténuant.


Une bombe… Lorsqu’elle avait explosé, j’étais en patrouille avec Annaëlle, elle nous avait ramenées bien des années auparavant…

La panique avait pris toute la Citadelle. D’abords, la stupeur, puis la frayeur et les cris qui montaient dans tout Châtelet. Des mouvements de foule, des bousculades frénétiques, les postes de contrôle assaillis par des hordes folles de personnes souhaitant quitter les lieux au plus vite. Assistantes à tout cela, Annaëlle et moi avons cru être revenu aux temps du chaos et des bombardements. Rien de plaisant. Mais la machine bien huilée de la sécurité avait alors pris le dessus. De concert, tous les membres libres ou en patrouille du Service de Sécurité, c’étaient répartis dans les différents lieux de la Citadelle et avaient progressivement ramené le calme. Big Boss en aurait été fier face à notre réaction. Avec ma partenaire, nous nous étions précipitées sur les lieux de l’explosion. Depuis mon retour avec Aedan, Big Boss avait tenu parole et plus encore : Annaëlle et moi avons été détachées de notre équipe de base pour devenir des agents particuliers auprès de lui. Ce qui avait évité une tuerie entre moi et mon ancien chef d’équipe…

J’étais contente de cette avancée. Vraiment. Mais cette promotion amenait l’apparition de nouvelles responsabilités. Qu’importe.

Une fois sur les lieux, nous nous sommes lancées dans une exécution rapide des zombies qui commençaient à arriver. Il y en avait un paquet. À croire que ces saletés n’attendaient que ça. Pendant deux heures, nous n’avons eu de cesse de tous les détruire avant d’aider à la construction d’une barricade temporaire et relativement branlante. Il allait falloir trouver une solution. Un bâtiment entier c’était écroulé… Dégager l’ensemble des gravats allait prendre un long moment. Qui que ce soit qui était responsable de tout ce cirque, il allait entendre parler de nous assez violemment. Finalement, après avoir prévenu une équipe de la nécessité de surveiller cette inopinée sortie, nous sommes retournées voir Big Boss pour lui faire part de la sécurisation précaire du site. Le soleil délavé achevait pratiquement sa course, mais la colère de Big Boss éclipsait totalement ce fait. Avant même, d’arriver à son bureau, nous croisions d’autres de nos collègues aux mines sombres. Ça n’annonçait rien de bon.

« Bordel ! Ce misérable avorton de seconde zone a foutu à elle seul ce zouk d’enfer ! J’ai une de ses envies de remettre en place des pelotons d’exécution juste pour cette saloperie. Et toi alors ! As-tu trouvé ce que je voulais ? » Éructa Big Boss à l’adresse d’un sous-fifre à lunettes.

Ce dernier, ayant un tic marqué de remettre en place ses lunettes sur son nez de manière frénétique, se précipita sur Big Boss et déposa le plus rapidement possible un épais dossier. Big Boss prit alors le temps de prendre des grandes bouffées d’air en fermant les yeux. Quand il les rouvrit, une lueur sadique que je connaissais bien, s’y lient. Un regard annonciateur d’une vengeance à venir dévastatrice. D’avance, je plaignais sa cible. Il allait être réduit en charpie…

Ce n’est qu’au bout de cinq minutes de lecture que Big Boss leva les yeux vers Annaëlle et moi.

Tout son être suintait d’une colère froide, autrement plus dangereuse que ses coups de sang légendaires. Au moindre faux pas, tout un chacun pouvait sauter. L’un de ses sourcils se souleva, nous questionnant ainsi sur la nécessité de notre présence.

« Plus de zombies. Une barricade provisoire est en place. Les dégâts sont importants : un bâtiment effondré, des gravats qui prendront du temps à être déblayés et un gros trou dans nos murs. Équipe 5 en place pour sécuriser h 24 les lieux. »

Je ne dis rien de plus. Si je prenais le risque de lui dire quoi faire, sa colère se réveillerait. Et puis, de toute manière, il savait parfaitement ce qu’il devait faire… Plus que quiconque d’ailleurs.

Elle voit de sa fenêtre, les étoiles
Et c'est rare et ça lui donne espoir
Il est tard, mais peut-être
Qu'ils verront que tout n'est pas gris ou noir


La voix de la chanteuse égrène les dernières paroles de sa chanson et le silence saisi s’empara de la salle. Un beau silence. Un de ceux rêveurs. Un vrai baume au cœur… Un premier applaudissement. Un second. Puis une vague. Mérités. Amplement mérité. La salle a dû se remplir. Je relève la tête de mon refuge et regarde aux alentours : effectivement, la pièce est bondée, toutes les têtes dirigées vers la scène. Mais déjà le moment est passé et la chanteuse a fui. J’aperçois juste une tache rose qui finit de descendre du promontoire. Des cheveux roses. Un ricanement secoua doucement mes épaules. Du rose… C’était devenu une mode ou quoi ? Big Boss avait décrit la responsable du bordel comme étant une jeune conne prétentieuse à la vulgaire tête rose. Passé ces adjectifs des plus flatteurs, j’avais eu toutes les peines du monde à ne pas me marrer devant le récit de Big Boss sur l’origine des évènements de cette journée. La jeune conne prétentieuse lui avait tenu tête et ça, c’était une première. D’après les dires de Big Boss, c’était ses compétences uniques en leur genre au sein de la Citadelle qui l’avaient sauvé de la décapitation face à son impertinence. Parce que oui, cette fille était apparemment un personnage clé dans le développement futur de la Citadelle. Une bidouilleuse de génie proche de Booker, un armurier connu. Donc pas touche à cette nana. Et elle était connue apparemment. Enfin connu du peuple des fêtards pour être une très bonne vivante. Dans tous les sens du terme. Une tête brûlée comme il y en avait peu. Qu’à cela ne tienne, elle devrait répondre de ses actes et réparer ses torts. Veiller à ce qu’elle le fasse serait de ma responsabilité dans les prochains jours… Cette nouvelle avait enlevé toute trace d’amusement dans mes pensées. Ça n’allait vraiment pas être de la tarte au vu de la réputation sulfureuse de cette miss rose. Je soupirais, lasse d’avance et buvais d’une traite le reste de mon verre.

« Salut toi... Il était sympa ton combat la dernière fois contre l'autre type, le solitaire. J'ai adoré ton coup final... Moi s'est Flora. »

Cette interpellation féminine me fit sursauter et me retourner avec vivacité vers la jeune femme à présent à mes côtés.

Je me frottais les yeux, maudissant tous les verres qui avaient terminé leur chemin dans mon estomac. Je me stoppais d’un coup. Cette voix appartenait à la chanteuse. Et autre chose me fit encore plus tiquer : son prénom. Flora. La jeune conne prétentieuse de Big Boss. Son visage de chérubin encadré de ses cheveux marshmallow roses me dévisageait sans vergogne. Des yeux vairons… Des yeux si étranges et persans. Ils brillaient d’intelligence, de vivacité et tout simplement de vie. Alcool aidant, je restais fascinée. Si vivace. Tellement ancré dans ce monde. Tellement ouverte à toutes les possibilités qu’il offrait. Tout ce que je n’étais pas. Je baissais les yeux sur mon verre avant de lui répondre mécanique et embrumée.

« Tous les moyens sont bons, n’est-ce pas ? Tu n’es pas mal dans ton genre non plus, luciole.»

Rien qu’à l’écoute de mes dernières paroles, une irrépressible envie de rire me prit. Luciole. Surnommer quelqu’un de luciole… Il fallait que je sois complétement jetée pour dire ce genre de chose. Et pourtant… En recommençant à contempler cette fille, à côté de moi, je ne pus m’empêcher de penser que ça lui allait bien. Luciole. Une lumière adoucissant la plus noire des nuits. Volatile et fugace, elle était libre, et cette fille transpirait la liberté. La liberté de penser et d’agir sans se soucier d’autrui. La liberté de ne pas être enchainé à quiconque. Ce que sourdait cette femme était beau. Parce qu’elle était-ce qu’elle était et ce qu’elle voulait.

Elle était belle. Vraiment belle à mes yeux. Je lui rendis son sourire.



« Moi, c’est Sarrah. Un verre, ça te dit ? »



Revenir en haut Aller en bas
Flora Belza
Flora Belza
Survivant
Lun 5 Juin - 22:54
Flora Belza



Luciole ?
Flora & Sarrah

Les paroles de Sarrah tintèrent dans la tête de Flora, qui ne put s'empêcher d'afficher un sourire radieux à ce petit surnom. C'était la première fois que quelqu'un lui donnait ce surnom et bizarrement, elle trouvait ça "mignon". Mais bon, elle ne le dira pas du tout à Sarrah. Elle regarda la combattante et se dit que si elle devait lui donner un surnom ça serait Amazone. Car elle était aussi forte et indépendante que les amazones, ces femmes guerrières vivant à l'écart du monde et bottant des fesses à ceux qui osaient approcher. Peut-être qu'elle lui sortira plus tard. Au lieu de ça, elle pencha sa tête sur le côté en répondant :

-Pas mal dans mon genre ? Hum... j'ai la base on va dire, je me défend, mais ça ne va pas plus loin. Sans ma batte ou un outil dans la main, j'suis assez nulle. Mais l'importance ce n'est pas la technique, c'est la façon dont on s'y prend et le moment où on frappe.

Flora ne se lamentait pas, au contraire elle rigola un peu. Elle n'avait pas à se plaindre,
après tout elle avait réussi à survivre, avait le cran de sortir toute seule et vivait même à l'écart de cet endroit, donc elle se débrouillait bien. Puis souvent, son mordant faisait reculer un peu les gens.

Flora se redressa un peu plus, toujours aussi souriante et pétillante de vie, elle était parcourue d'un enthousiasme incroyable. La demoiselle avait l'intention de passer une bonne soirée pour oublier la journée chaotique qu'elle avait eu. Bon elle avait tenu tête au gars au chef de la sécurité, mais dans le fond elle allait tout faire pour arranger ça et elle y arrivera. Mais avant, elle voulait se détendre un peu et quoi de mieux que de s'amuser avec une femme qu'elle admirait ? Flora fit signe au barman :

-Servez lui un nouveau verre sur mon compte et je voudrai un nouveau cocktail. Je suis d'humeur généreuse, je paye une tournée.

Quand les verres furent servis, la jeune femme pris son verre et tinta doucement son verre contre celui de Sarrah, en lui disant :

-Je trinque à la bonne soirée qu'on va passer !

Puis elle adressa un grand sourire à la belle Amazone, avant de porter son verre à ses lèvres. Flora but une gorgée de cet alcool dans lequel ils ont laissé fermenter des fruits (en boîte), une vague de chaleur parcouru son corps. Elle reposa son verre et regarda Sarrah silencieusement.


by Moses
Revenir en haut Aller en bas
Sarrah
Sarrah
Survivant
Mer 20 Sep - 19:01
Sarrah

ft.Flora

ft. Sarrah

Parfois, ce n'est qu'une question d'alchimie.



Surtout, avec des outils eu-je envie de lui répondre du tac au tac.




Au lieu de ça, je partis dans un fou rire.

"La façon dont on s'y prend et le moment où on frappe. Elle est bien bonne celle-là. En tout cas, toi, quand tu t’y mets tout explose ! Dans tous les sens du terme !

Mon hilarité ne semblait pas vouloir s’arrêter. Toute la tension que mes muscles retenaient depuis le début de cette harassante journée semblait vouloir fuir à travers les spasmes qui parcouraient mon corps. Depuis quand n’était-ce pas arriver ? Trop longtemps. Bien trop longtemps.

Quand enfin, je me calmais et regardais de nouveau vers ma voisine, celle-ci passait commande. Ses yeux vairons pétillaient, joyeuse et lumineuse luciole. Fébrile également… Dans l’éclat de son regard, dans tous ses gestes, dans la franchise de son expression, l’œil aguerris y lisait une incroyable force de volonté. Big Boss avait dû être vraiment surpris : il était difficile de se douter que cette tête rose puisse cacher un tel caractère impétueux. Finalement, les journées qui s’annonçaient pourraient se révéler pleines de surprises. Un sourire s’étira naturellement sur mon visage tandis que le barman me tendait un second verre.

A une bonne soirée qui s’annonce.” Fis-je en échos aux paroles de Flora.

La nouvelle gorgée du liquide incendiaire suivit le chemin de ces prédécesseurs et j’en savourais silencieusement le cheminement.

Quand je rouvris les yeux, les contours de mon monde semblaient s’être adoucis. Je restais quelques secondes à ne rien fixer, appréciant simplement la mouvance des lumières de ce semblant de bar au plafond, des bruits éparses des vies humaines autour de moi… La rumeur qui remontait jusqu’à nous paraissait presque redevenue ce qu’elle était avant l’apocalypse. Je refermais une nouvelle fois les yeux. Je… C’était presque comme si… Un bruit incongru me fit les rouvrir. Je tombais alors nez-nez sur le visage de Flora qui me fixait sans mot dire. Me plongeant dans son regard déconcertant, je me pris à repenser à Eric. À ce qu’il était. Elle lui ressemblait. Dans son essence même. Dans ce qu’elle dégageait. Une douleur sourde me poignarda alors. Portant ma main à mon plexus, je le frottais inconsciemment avant de reporter mon verre à mes lèvres pour me ressaisir. Un frisson involontaire me prit. L’enchantement avait disparu. Tout semblait aussi fade que d’habitude. Mon interlocutrice m’observait toujours, étrangement attentive. Elle n’était pas Eric. Eric était mort. Projeter le souvenir de mon père d’adoption sur cette jeune femme ne servirait à rien. Cela n’entraînerait que plus de douleurs… Et honnêtement depuis quelque temps, j’avais suffisamment de fantômes qui traînaient dans mon sillage. Des hallucinations, j’en suis sûre maintenant… Mais si réelles… Mon esprit commencerait-il à flancher ?

Mon poing se serra d’un coup sur le verre que je tenais toujours, mon souffle se stoppa.

Bordel. Pas maintenant.

Une main sur mon épaule me prit totalement par surprise, interrompant par la même occasion la crise qui commençait à montrer le bout de son nez.

Tu me présentes ?” Fie une voix des plus familière.

Annaëlle. Pour un peu, je louerais son arrivée inopinée.

Flora, la jeune femme qui a tenu tête à Big Boss et que nous accompagnerons dans les jours qui viennent.

Cette dernière fixait tout aussi intensément la nouvelle venue que moi quelques instants plus tôt. Annaëlle avait la capacité de vous hypnotiser du haut de ses yeux si froids tout en vous inspirant un sentiment de crainte voire même de dégoût. Elle était belle, mais gelée jusqu’au plus profond de son âme et quiconque posait les yeux sur elle s’en rendait vite compte. On formait une belle paire d’asociales et névrosées. À cette pensée, je lâchais un ricanement avant de faire signe au barman d’apporter une nouvelle boisson.

Ah… La jeune conne prétentieuse…” Souffla ma coéquipière.

Sans pouvoir m’en empêcher, j'éclatais de rire tandis que ladite concernée nous fixait tour à tour sans mot dire.

Prends ça comme un compliment de la part de Big Boss.” Fis-je une fois calmer et Annaëlle installée près de nous. “Big Boss a rarement l’occasion de rencontrer quelqu’un qui lui tienne tête et qu’il ne peut exécuter de suite. Bienvenue dans ce club très restreint. ”Annaëlle et moi ricanâmes comme des gamines. “Comme tu le sais déjà, nous sommes des gardes de la Citadelle et Big Boss nous a ordonné, à partir de demain, de t’accompagner et de t’aider dans tes démarches pour réparer les dégâts occasionnés aujourd’hui.

Courte pause avant qu’Annaëlle n'enchaîne sur une conclusion à laquelle j’étais arrivée également.

Il t’a à l’œil.

Tu es dans son collimateur. Au premier faux pas, il se vengera.

Il est sanguin.

Rancunier.

Terriblement.

Nous fîmes une nouvelle pause. J’observais le fond de mon verre translucide. Le liquide qu’il contenait n’était pas aussi innocent qu’il semblait l’être. Flora devait se méfier. Tout comme Big Boss, il pouvait agir aussi vite que l’éclair si vous le buviez cul-sec tout comme il pouvait vous atteindre insidieusement si vous le sirotiez. Sanguin, patient et opportuniste. Le cocktail parfait pour instiguer dans l’ombre des instances de la Citadelle. Il tirait des ficelles depuis un moment sans jamais faire de faux pas, poursuivant ses projets tranquillement. Lui seul savait ce qu’il poursuivait, mais bien malgré nous, Annaëlle et moi, nous retrouvions de plus en plus mêlés aux intrigues de Big Boss. Nous retrouver sous ses ordres directs n’avait fait qu’exposer plus clairement la partie d’échec qu’il menait pour acquérir plus d’influence. De pouvoir. D’autorité.

Jusqu’où ?

Des bruits couraient au sein du Service de Sécurité de la Citadelle. Des bruits déstabilisant pour certains, logiques et réalistes pour d’autres. Big Boss voulait officiellement devenir un des membres du Conseil. Il était quasi-systématiquement consulté pour les grandes décisions qui concernait la Citadelle, mais il n’avait pas de siège. Ça le cuisait. La lueur rageuse de son regard quand il revenait, après avoir été congédié par les grands pontes d'une de ces grandes réunions, le démontrait clairement… La manière dont il souhaitait obtenir ce siège était assez simple à comprendre : devenir et rester indispensable. Il fallait qu'une occasion se présente à lui pour, que par la force des choses, l'ensemble du Conseil se voit obliger de le mêler à toutes les décisions. Pour l'heure, comme le vieil ours qu'il était, il attendait. Il fomentait des complots de-ci de-là, formait des alliances avec des personnes influentes de la station, assassinait, extorquait, ... Bref, toutes les manœuvres que les puissants s'amusent à réaliser pour atteindre leurs buts. D'ailleurs, je ne serais pas étonnée que Big Boss profite de l'influence grandissante des Élitistes pour prendre le pouvoir au nom de la menace réelle ou supposée que représentait ce clan. En effet, Châtelet était en proie à une nervosité ambiante importante ces derniers temps. La moindre rixe se terminait en bain de sang, les commerçants d'armes et de vivre étaient pris d'assaut par des hordes d'acheteurs apeurés et les milices privées de certaines personnalités ne cessaient de grossir. On se préparait à une attaque. À une nouvelle guerre. On croisait plus rarement les Humanistes, les militaires. Même les solitaires semblaient avoir disparus. Chaque clan se refermait sur lui-même, se préparait. Mais à quoi ? Personne ne pouvait le dire clairement. N'osait le dire. Une menace sourde planait sur Paris, voilà ce dont quoi j'étais sûre. Mon expression se fit pensive. Annaëlle jaugeait la foule derrière nous sans plus rien dire attendant que je reprenne.

Autant que nous jouions cartes sur table luciole car nous nous reverrons.” Finis je par dire calmement.

Un nouveau silence s'étira entre nous.

Enfin bon ! Assez parlé de Big Boss, il est déjà suffisamment le centre de nos vies à nous deux… Je ne serais pas étonnée si ma consommation croissante d'alcool ne soit pas de sa faute…

Annaëlle ricana : “ Ivrogne un jour, ivrogne toujours.

En réponse, je lui envoyais mon coude dans les côtes avant de rire à mon tour.

D'où viens-tu Flora ? Quelle est ton histoire ? “ Demanda finalement Annaëlle.

J'étais également curieuse de connaître le parcours de Flora. Elle semblait être une personne unique en son genre et son histoire pouvait expliquer pourquoi. Je me demandais aussi comment elle avait développé ses compétences : c'était la première fois que je rencontrais quelqu'un capable de concevoir des explosifs aussi puissants que celui utilisé aujourd'hui. Oui vraiment, à notre époque les personnes capables de créer de nouvelles choses à partir de presque rien étaient très rares… La plupart d'entre nous savaient mieux détruire que construire, tout comme moi. Le savoir faire de Flora était inestimable pour la Citadelle, pour l'avenir tandis que les gens d'armes comme Annaëlle et moi étions remplaçables. C'était sans doute mieux ainsi. Si le reste d'entre nous voulait qu'un futur persiste, il serait mieux que les personnes pleines d'optimisme, de créativité, de génie subsistent… Les êtres fêlés, trop abîmés n’apporteraient sans doute rien de bon…

Arrête de ruminer et écoute. “ Trancha ma sombre compagne d'armes.  

Je la fixais quelques secondes sans répondre.

Nous passions vraiment trop de temps ensemble. Annaëlle me cernait bien trop à mon goût. Elle connaissait, devinait mes états d'âme facilement. Trop facilement. Toutes ces missions, tous ces moments d'épreuves passés ensembles avaient renforcé le lien qui s'était formé entre nous à notre rencontre. Nous nous ouvrions de plus en plus l'une à l'autre… Une à une tous les murs que nous avions construits pour se protéger d'autrui tombaient quand nous étions ensemble. Une partie de moi redoutait tout autant que détestait cela. Elle me renvoyait à Éric, à sa perte. M'attacher à quelqu'un d'autre ne m'apporterait rien de bon. Pourtant, inconsciemment, le rapprochement se poursuivait. Sans trop savoir comment, il nous arrivait de nous retrouver à un endroit de la Citadelle. Ça arrivait de plus en plus souvent dans nos périodes de repos. Et nous passions alors des soirées voir des journées entières ensembles.

Annaëlle restait tout de même un mystère. Son histoire était un mystère. Il était clair maintenant pour moi que son état actuel n'était pas “inné “ ni “naturel”. Il s'était passé quelque chose. Quelque chose de terrible. Si ça continuait, elle finirait par peut-être me raconter. Peut-être.

Ce fut au tour de Flora de me ramener dans l'instant présent. Elle me toucha délicatement la main, timidement même. Je relevais les yeux vers elle et lui sourit en réponse.

Oui raconte nous ton histoire.” Dis-je avant de reprendre. “Barman, la même chose. Sur mon compte.



Sans hésitation ledit barman nous servit nos commandes et c'est après avoir trinqué une seconde fois que Flora débuta son récit.



Revenir en haut Aller en bas
Flora Belza
Flora Belza
Survivant
Jeu 12 Oct - 15:18
Flora Belza



Plongée dans le passé
Flora & Sarrah

Une autre personne arriva alors qu'elles venaient de passer au verre suivant,
le regard de la jeune femme se posa sur la nouvelle arrivante. Flora la connaissait de vue, c'était la coéquipière de Sarrah et elle avait une réputation assez étrange. Ce n'était pas la jeune femme qui allait nier le fait qu'elle dégageait quelque chose d'étrange. C'était assez bizarre et dérangeant, mais bon... ça devait être au moins utile quand elle devait interroger les gens si les autres se sentaient naturellement mal à l'aise en sa présence. En tout cas, Flora ne laissa rien paraître de sa gène.

Les deux commencèrent à parler de le pétrin dans lequel était Flora, puis de leur boss.. elles avaient un jeu de parole étrange et lassant, si bien qu'au bout d'un moment, la jeune femme déconnecta de la discussion. Elle s'en foutait d'être dans le collimateur de ce type, il n'ira pas jusqu'à la tuer... elle était indispensable à la citadelle et il le savait, sinon Flora serait déjà certainement morte pour toutes les fois où elle lui avait tenu tête. Par contre, elle ne doutait pas qu'il lui ferait des crasses et qu'il essayerait de la "mater"... bonne chance à lui dans ce cas.

Flora rattrapa le fil de la conversation quand Sarrah lui précisa qu'elles avaient préféré jouer cartes sur table en lui disant tout ça. Puis soudain Annaëlle lui demanda qui elle était et d'où elle venait. Flora hésita à en parler un moment, même si beaucoup de personne savait qu'elle était italienne -merci les jurons familiaux quand l'un de sa famille s'emporte-. Flora vit alors que Sarrah partait dans ses pensés et vu son expression, elle n'était pas certaine que ce soit des "bonnes pensées". Flora frôla volontairement sa main, pour la déconnecter de ce qui la tourmentait. Puis après un échange de regard entre elles, Sarrah demanda aussi qu'elle raconte son histoire.

Flora soupira. Comment résister à Sarrah ? La jeune femme avait beaucoup trop d'admiration pour elle. La demoiselle but son verre cul sec, avant de faire signe au barman de lui en servir un autre. Puis elle commença alors à raconter :

-Je ne suis pas française. J'ai passé une partie de mon enfance en Italie, dans le domaine familial... là où il faisait bon, où je passais des heures à pourchasser ma soeur couverte de terre, où je faisais des farces à mon grand père pour le faire râler, où je faisais des opérations commando avec mon frère pour piquer des gâteaux que faisait ma grand-mère et où je passais des heures à observer mon père bricoler dans le garage. D'ailleurs je n'ai pas mis longtemps à m'amuser à démonter et remonter tout ce qui me passait sous la main... C'était vraiment parfait.

Un vent de nostalgie gagnait Flora... Elle se rappelait de la chaleur du soleil sur sa peau, l'odeur de la campagne italienne qui la submergeait, sa mère qui lui chantait souvent des comptine italienne... le visage chaleureux de sa grand-mère qui avait un cœur immense, son grand-père qui brandissait sa cane en marmonnant qu'elle était une sale gosse juste pour amuser Flora qui se sauvait en courant. Les journées au lac où elle faisait la bombe avec son parrain et son frère, arrosant tout le monde. Tout ça... c'était des choses qu'elle chérissait et quand ça n'allait pas elle se concentrait très fort sur tout ça, comme on s'agrippe à une bouée pour ne pas se noyer. Flora avait sur le visage une expression d'une douce nostalgie, mais se mit à grimacer en songeant à la suite :

-Malheureusement, mon parrain a le même don que moi pour chercher les gens qu'il ne faut pas. On s'est retrouvé en danger et ce fut confirmé quand ma grand-mère s'est faite assassinée. On a fini par fuir, mon père et mon parrain avait peur que nous les enfants soyons les prochains. Donc on a voyagé quelques années, s'arrêtant quelques mois. On a fini par atterrir à Paris et on y a trouvé un équilibre, mais tout à basculé avec cette foutue maladie qui zombifie les gens. Après ça... ma soeur est tombée malade, elle a dévoré ma mère avant qu'on puisse la tuer, mon frère est mort dans les bombardement et mon père a perdu ses jambes ce jour là... On s'est retrouvé ici et quand ils ont vu ce que je savais faire, ils m'ont proposé de m'occuper de l'endroit  en échange d'une bonne situation pour ma famille... j'ai accepté. Voilà !

Flora prit le nouveau verre qu'on venait de lui servir et le but cul sec, voulant faire passer le reste de son histoire qui était tragique. Comme certainement l'histoire de toutes les personnes qui se trouvent dans cette ville. La jeune femme n'avait croisé personne qui en ressortait heureux. Elle regarda les deux femmes et leur demanda :

-Je suppose que vous, vous n'allez pas partager votre histoire, ça se voit. Je me trompe ? Dans ce cas... parlons de ce qui vous attend, car vous devez m'accompagner, c'est bien ça ? Pour résumer, j'ai détruit un bloc qui empêchait le passage par l'un des secteurs de la ville, mais j'ai oublié de prendre la fragilité des immeubles à côté. Le bruit a attiré un tas d'infecté et mon plan est on ne peut plus simple... Faire énormément de bruit ailleurs et je sais déjà comment !
Cela va être merveilleux !


Flora avait une petite idée de ce qu'elle voulait faire et ça allait être grandiose, mais ça allait prendre un peu de préparation et des heures voire des jours de travail. Mais tout ça en valait la peine ! Elle allait raviver quelque chose que beaucoup de gens ont oublié.


by Moses
Revenir en haut Aller en bas
Sarrah
Sarrah
Survivant
Jeu 8 Fév - 22:06
Sarrah

ft.Flora

ft. Sarrah

Parfois, ce n'est qu'une question d'alchimie.


Une enfance digne d’un film de Francis Ford Coppola…



Tellement éloignée de la mienne.

Tellement éloignée de la plupart d’entre nous probablement. Une enfance heureuse.

Je contemple le fond de mon verre, savourant la pause dans son récit, propice aux rêveries sur l’Italie. Sur la chaleur du soleil, le bleu du ciel, la douceur de vivre. Une profonde envie de l’entendre en dire plus me prend. Me surprend. Je l’imagine rire, sourire, étreindre et découvrir. Je l’imagine courir à travers des mondes imaginaires que seuls les enfants peuvent concevoir. Ceux à qui on en donne la possibilité. Ceux que l’on ne bousille pas dès la naissance. Ceux qu’on aime. Ceux qui finissent par devenir ce qu’ils veulent devenir. Qui construisent.

Mon envie grandit, sa voix m’alanguit.

J’en veux plus. Tenter de saisir à travers elle ce que ça fait. Juste tenter de ressentir, d’imaginer ce que cela a pu être. Même si ça fait mal, même si ça ne ramène rien. Mais chaque rêve a une fin. De nostalgique, le regard de la jeune femme devint tragique. Quand elle reprit la parole tout son être exsudait une profonde tristesse. Qu’était-ce le pire ? N’avoir jamais vécu pareille enfance ou l’avoir vécu et la voir détruite ? J’étais perplexe et songeuse. Une question qui méritait d’être posée et prise en considération.


Une vendetta.

Une vie enlevée de plus pour des conneries par d’autres… Et combien de détruites par la suite ? Une lueur de colère brilla dans mes yeux devant la bêtise des hommes. L’oncle de Flora se rendait-il compte de tout ce qu’il avait réduit en cendres ? C’en était-il d’autant plus rendu compte une fois l’épidémie commencée ? Flora pensait-elle à ce qui se serait passée si tous ces événements ne s’étaient pas produits ? Peut-être serait-elle encore avec sa famille au complet, en sécurité, en Italie ?

Je bus cul-sec mon verre, cessant ainsi cet afflux inutile de questions, de suppositions et d’avenirs morts sans qu’ils n’aient de chances d’exister. D’autant plus que Flora devait avoir passé une éternité à se les poser…

D’ailleurs la jeune femme fit de même, clôturant son récit.

« Je suppose que vous, vous n'allez pas partager votre histoire, ça se voit. Je me trompe ? »

Annaëlle fixa le fond de son verre sans mot dire. Je haussais simplement des épaules.

« Plus tard. Peut-être. » Fis-je évasivement.

« Dans ce cas... Parlons de ce qui vous attend, car vous devez m'accompagner, c'est bien ça ? Pour résumer, j'ai détruit un bloc qui empêchait le passage par l'un des secteurs de la ville, mais j'ai oublié de prendre la fragilité des immeubles à côté. Le bruit a attiré un tas d'infecté et mon plan est on ne peut plus simple... Faire énormément de bruit ailleurs et je sais déjà comment ! »

Simple, efficace et complétement de fou.

J’éclatais de rire. Faire une autre explosion ailleurs. Big Boss allait virer vert.

« J’adore. Comment comptes-tu t’y prendre ? » Je fis une courte pause avant de reprendre malicieuse. « Oh, attends… Un feu d’artifice peut-être ? »

Non que je prenne cette hypothèse au sérieux au vu du matériel nécessaire, mais je ne sais pas… Quelque chose en Flora me disait qu’elle en était fort capable et qu’un feu d’artifice lui ressemblait bien.

Quand est-ce que j’en avais vu un pour la dernière fois ? Je devais avoir dans les douze, treize ans, je crois. Un souvenir fugace remonta à la surface. Moi au milieu d’autres gosses, au milieu d’autres gens, au milieu d’une foule. Tout est sombre, mais bruyant. Tout est flou, mais en mouvement. La foule s’agite, impatiente. Il fait bon. Des odeurs de grillades flottent dans l’air. Le ciel est parfait ce soir. Sans nuages. On ne voit pas les étoiles ici, trop de lumières, trop d’immeubles. Je trouve ça dommage sur le moment. Puis la musique apparaît, suivie des premières étincelles, du bruit strident de leurs envolées dans les cieux et de leur embrasement scintillant. Que c’était beau. Les plus petits des gosses avaient peur. Un ou deux se blottissaient contre moi. D’habitude, je les aurais repoussés, mais pour une fois, j’étais subjuguée par le spectacle du ciel enflammé. Puis tout était redevenu sombre et sans vie. C’était fini. Je passe ma main sur mes yeux pour reprendre pied dans le présent. Je crois bien qu’après ça, je n’en ai plus revu. Faute de temps, d’envie.


Les fêtes républicaines, très peu pour moi…

« Un feu d’artifice… » Nouvelle pause. « Enfin bon, même si c’est une grosse bombe, de quoi aurais-tu besoin ? Combien de temps cela prendrait de créer cet instrument ? Comment pouvons-nous t’aider ? »

Il fallait aussi penser au lieu où faire ce ramdam d’enfer. En fonction de sa puissance, il allait falloir s’éloigner plus ou moins de la Citadelle. Ce serait sans doute le mieux : entendre une nouvelle explosion de quelque sorte risquait de causer quelques crises cardiaques… Fallait-il prévenir la population ? Le Conseil certainement, mais les pauvres ères de notre chère Babylone avaient-ils besoin de le savoir ? Mon front se plissa. Trop pour ce soir de penser à tout ça. Trop pour mon état.
J’écoutais tout de même les explications données par la belle luciole.
Son plan paraissait déjà bien ficelé… Nous serions bien peu de deux pour l’aider. Il allait falloir que je fasse un rapport à Big Boss en édulcorant probablement certains détails, quoique… S’il faisait une fixette sur Flora, peut-être accepterait-il le plan le plus fou qui soit pour la voir mieux échouer et en tirer avantage. Je soupirai légèrement : demain arriverait bien assez vite. Cesse donc de penser un peu ! Si tu te soûles, c’est bien pour une raison, fichtre.

Un silence aussi ordonné que les idées de Flora s’installa une fois que nous fumes d’accord pour se retrouver le lendemain matin devant son atelier. Je la regardais sans trop savoir que dire. Étaient-ce les effets de l’alcool où semblait-elle vraiment euphorique à l’idée de mener à bien son projet ? Ses yeux brillaient d’une franche détermination et son sourire avait un je ne sais quoi de conquérant. Elle suivait des yeux les badauds qui allaient et venaient, qui buvaient et dansaient.

Le bruit mat du verre d’Annaëlle sur le comptoir me fit me retourner vers elle.

Un homme venait de l’aborder et semblait à son goût. Elle me lança un bref regard avant de disparaître dans la foule. Encore une qui allait s’amuser cette nuit ne pus-je m’empêcher de penser en souriant.

L’ambiance commençait à monter dans le bar, la musique se fit plus entraînante, les rires plus bruyants.

« Bon et bien il n’y a plus que nous deux. »



Je commandais deux shoots et une fois arrivés, levait mon verre vers Flora pour trinquer.

Revenir en haut Aller en bas
Flora Belza
Flora Belza
Survivant
Jeu 1 Mar - 23:16
Flora Belza



Une étincelle
Flora & Sarrah

A peine eut-elle terminée et commandée son verre, que la belle boxeuse lui demanda avec humour si elle comptait faire un feu d'artifice. Quand Sarrah l'eut mentionné, Flora la regarda un peu surprise. Était-elle à ce point devenue prévisible ? Sauf qu'elle reprit rapidement le contrôle de ses émotions ne laissant plus rien paraître. Flora se mit à rire en lui disant alors avec un clin d’œil :

-Voyons ! Si je te le dis, ça ne sera plus une surprise...

Bon ! Il fallait envoyer du lourd pour que ça reste surprenant, mais ça elle allait aussi le garder pour elle. Quand Sarrah l’interrogea sur le temps que ça allait prendre et tout ça, Flora se mit à réfléchir rapidement. Elle ne savait pas trop, après tout son matériel de feu d’artifice se trouvait sur la tour Eiffel. Ils étaient là pour le grand feu d’artifice de fin d’année, mais les choses en avait voulu autrement et le destin a voulu que Flora trouve ça. Flora fit le calcule rapidement et lui dit alors :

-J’en ai pour la journée, au soir ça sera opérationnel !

Alors que la coéquipière de Sarrah partait, une nouvelle tournée venait de faire son arrivée sous les yeux de Flora. Elle sourit, prit le verre et trinqua à cette soirée, puis le but. Elle posa son verre et à ce moment là un air familier retentit. Flora tapa doucement sur le comptoire en s’exclamant :

-Bon sang ! Je la kiffe cette musique !

Flora se mit à chantonner et à bouger sa tête en rythme avec la musique, tout en commençant à se dandinner. Elle fit signe au barman pour qu’on leur serve une autre tournée et… veint le moment du refrain.. Flora se mit à chanter, puis fit une pause à Sarrah pour lui dire :

-J’y vais ! Je reviens tout de suite !

Tout en bougeant en rythme avec la musique, elle se dirigea vers la zone qui servait de piste. Puis emportée par la musique elle se mit à danser. Flora s’éclata, chanta, dansa et sautilla même par moment. A la fin de la musique, avec un sourire et se tourna pour rejoindre Sarrah. Un gars lui barrait le passage en la fixant avec avidité, sauf que Flora n’était pas d’humeur à ça. Elle l’esquiva et alla rejoindre Sarrah. Elle but une gorgée de son verre que l’homme vint s’accouder au bar à côté d’elle en lui lançant :

-Salut ma jo…
-C’est ça ! Va voir ailleurs si j’y suis !


Elle lui lança un regard mauvais, franchement si la jeune femme devait lui en coller une pour s’en débarrasser, elle était prête à le faire. L’homme vexé recula et regarda Sarrah. Flora ne sut pas ce qu’il se passa dans la tête de l’homme, mais il passait à côté d’elle, tout en bousculant Sarrah avec un coup d’épaule, lui faisant renverser son verre. Il n’eut pas le temps de s’éloigner, car Flora lui avait attrapé le bras :

-Eh ! Pour qui tu te prends bouffon !

Elle le poussa, mais il ne tomba pas, recula juste de quelques pas et fixa les filles froidement. Flora exaspérée et ne voulant pas perdre son temps avec un pauvre type, fini par s’asseoir se disant qu’il n’allait pas gâcher cette soirée.


by Moses
Revenir en haut Aller en bas
Sarrah
Sarrah
Survivant
Dim 11 Mar - 21:31
Sarrah

ft.Flora

ft. Sarrah

Parfois, ce n'est qu'une question d'alchimie.



Une demi-seconde, j’aurais cru… J’aurais cru avoir fait mouche en parlant de feu d’artifice…




Ça ne pouvait être possible : un tel matériel devait être conservé dans un lieu protégé et étanche ce qui dans Paris était devenu plutôt rare. L'alcool. Tous ces verres… J’ai dû rêver. Qu’est-ce qu’elle pouvait bien mijoter derrière ses pupilles vairons ? Elle commençait à vraiment m’intriguer ce qui ces derniers temps étaient assez rare. Elle ria à gorge déployée, me fit un clin d’œil. Si vive… Comme si un papillon voletait libre comme l’air dans la pièce. J’observais un bref instant les personnes autour de nous. Beaucoup lançaient des regards à peine voilés sur la belle. Beaucoup souhaitaient la posséder, oh ça oui. Se rendait-elle compte du magnétisme qu’elle exerçait sur son entourage physique ?

En si peu de temps, elle serait prête ? Elle semblait si sûre d’elle comme si rien ne pourrait lui barrer la route, l'empêcher de concrétiser ce qu’elle imaginait. Une nouvelle musique résonna dans la salle surchauffée : des cris de satisfaction se firent entendre d’un peu partout. Ma voisine n’en était pas en reste, se laissant porter par le rythme de la chanson. Je ne fus donc pas vraiment étonnée lorsqu’elle fila sur la piste de danse pour se déhancher. Je souris en la suivant des yeux. Une croqueuse de vie vous dis-je.

Elle me donnait envie de la suivre, mais avant de partir, elle avait de nouveau passé commande et je préférais siroter ce verre et contempler le reste du monde bouger, se trémousser. Elle attirait toutes les lumières sans se soucier de rien. Insouciance et beauté. Un beau cocktail. Je me remis à penser au lendemain. À ce qu’il nous restait à faire. Enfin surtout à elle. J’avais envie de l’aider dans sa tâche, mais comment ? Accepterait-elle même mon aide ? Je fus sortie de mes pensées par le retour pimpant de Flora à mes côtés. À peine eut-elle le temps de prendre une gorgée de son breuvage qu’un homme va s’installer près d’elle et tenter de l’alpaguer. Ne se laissant pas faire, elle le rejeta sans prendre de pincettes. Je souris. Ce n’était vraiment pas une petite nature. C’est à ce moment-là que l’homme se mit à une fixer d’un air mécontent. Était-ce de la jalousie que je percevais chez lui ? Je haussais un sourcil face à son regard, interrogative.

L’homme ne supporta pas sans doute pas notre attitude envers lui et rejeta probablement la responsabilité de son échec sur moi. Dépassant Flora, il me bouscula durement, renversant mon verre. Et encore un con qui ne savait pas à qui il venait de s’en prendre. Flora attrapa le bras de l’homme en l'insultant avant de finir par se rasseoir. Quant à moi, je me tournais vers le barman qui avait tout vue de la scène :

Tu en es témoin ? N’est-ce pas un outrage fait à un garde ? “ Demandais-je au barman en insistant sur la dernière question.

Il hocha gravement de la tête et s’en perdre de temps, je sortis mon insigne de garde de la Citadelle avant de l’abattre sur le comptoir, bien en vue de toute l’assistance qui commençait à se former. Le silence se fit dans la salle. Sans me départir de mon sourire et semblant m’amuser des reflets de la lumière sur mon verre, je lançais à la brute inconsciente :

Tu sais ce qu’il en coûte ?

Il cilla à peine, préférant proférer à mon encontre un flot d’insultes toutes plus fleuries les unes que les autres. J’attendis tranquillement que le flot se tarisse avant de me relever très doucement de dos. M’adressant à Flora, je lui soufflais :

Une soirée sans bagarre n’en est pas une. Admire le spectacle, je te le dédie.

Faisant craquer les os de mes doigts, je fouillais dans mes poches pour trouver mes bandes à enrouler autour de mes phalanges.

A nous deux.

Un cercle de curieux s'était formé autour de nous, certains commençant à beugler pour que le combat commence. Sans plus demander son reste, l’imbécile fonça sur moi en hurlant. Virevoltant, je l’évitais. Il recommença à charger. Le manège dura quelques minutes pendant lesquelles il tenta vainement de me toucher ou de me percuter. Trop lent. Trop lourds. Trop aviné. Pas intéressant. Finalement, il se stoppa, essoufflé, suant à grosses gouttes. À mon tour. Un sourire vorace et cruel s'étendit sur mes lèvres. Ni une ni deux, je me précipite sur lui et le harcèle de mes poings sans lui laisser de répit. Par petites touches pour commencer, lui montrant combien il était facile de l’atteindre. Puis de plus en plus durement, laissant le temps à la peur de s’infiltrer dans son esprit de bovin.

Il n’y avait plus que ma proie et ma danse autour d’elle. Savourant chacune des secondes qui passaient, je humais l’air les yeux écarquillés. La sueur, l’odeur du sang coulant de son visage tuméfié, celle de l'alcool. Tout se mêlait, s’entremêlait, s’accentuait me rendant extatique. Poussant un grognement guttural annonciateur de la fin du suspense, je vis reculer le cercle des spectateurs par prudence. L’homme à genoux tentait tant bien que mal de se relever sans succès. La foule hurlait, réclamant la mise à mort.

As-tu peur petit homme ?” Chuchotais-je plus pour moi-même que pour l’homme à terre. “Dit moi ? La sens-tu courir dans tout ton corps ? La sens-tu te ronger ? Ronger ce qu’il te reste de fierté ? “ Mes yeux reflètent la tristesse que je ressens : le combat est fini, l’adrénaline va me quitter. Je serais de nouveau comme morte. Jusqu’au prochain combat au Deadly.

D’un hook-kick du pied arrière avec une complète rotation de mon corps, je le touchais à la tête et il heurta violemment le sol. Assommé net.

Ne rejette pas tes échecs sur d’autres, minable.

Le cercle de curieux s’ouvrit devant moi et se referma aussi vite pour finir par se resserrer sur l’homme au sol. Ils allaient probablement le dépouiller voir pire. Je rejoignais Flora qui me fixait avec un drôle d’air. Je n’en tins pas vraiment compte, davantage concentrée sur mes phalanges à vif. Elles étaient fragilisées de par mes nombreux combats à mains nues au Deadly. Le sang perlait de sous mes bandes de combats. J’enlevais d’ailleurs ses dernières le plus doucement possible. Je demandais ensuite de l’eau au barman pour nettoyer sommairement mes plaies. Je fonçais des sourcils : il allait falloir que je repasse voir Mad Doc pour qu’il me fasse des pansements digne de ce nom… Impossible de réutiliser mes bandes, trop salies et couvertes autant de mon sang que de celui de mon adversaire. Je relevais le nez vers Flora en lui demandant :


“Ça te dit de bouger, il faut que je soigne ça et ce n’est pas ici que je pourrais le faire ? “  



Revenir en haut Aller en bas
Flora Belza
Flora Belza
Survivant
Lun 19 Mar - 1:41
Flora Belza



Du sang pour une lumière ?
Flora & Sarrah

Que dire ? Flora eut un frisson en entendant Sarrah parler, dès qu'elle balança sa première phrase au barman, elle sut... elle sut que le type allait prendre vraiment cher. La jeune femme se retourna pour regarder ce qu'il se passait et s'appuya sur le comptoir en prenant son verre qu'elle continua à boire tranquillement.

Certains la qualifieraient de "je m'en foutiste", mais non... elle ne s'en foutait pas, elle savait juste quand il ne fallait pas s'en mêler et ça, c'était une chose vraiment différente. Puis... est-ce que vous avez déjà vu Sarrah se battre ? Il ne fallait pas s'en faire pour elle. En tout cas, Flora ne se faisait pas de soucis pour elle, elle savait de quoi elle était capable. Après tout, la jeune femme allait voir presque tous ses combats et pariait même tout le temps sur elle... elle perdait rarement...

Sarrah lui souffla une phrase et lui dit alors qu'elle lui dédiait cette bagarre. Étrangement cela fit sourire Flora et elle se sentit vraiment flattée... Elle admirait tellement cette femme que ça en était plaisant de savoir qu'elle se battait pour elle en quelque sorte. D'ailleurs, en y pensant... à part son parrain, personne ne se battait pour elle.

Il ne fallut pas vraiment très longtemps pour que la plus grande partie des clients du bar se rassemblent autour d'eux. Flora but le fond de son verre, puis se redressa soudainement absorbée par ce qu'il se passait. Elle posa son verre en faisant signe au barman de la resservir. Le barman lui servit son verre et lui souffla :

-Elle va le démolir... j'ai presque pitié de lui.

Flora hocha simplement de la tête, elle ne rajouta pas et n’enchérit pas. La jeune femme était absorbée par Sarrah, fascinée elle ne la lâchait pas du tout des yeux alors que l'homme essayait de la charger en vain. Flora ne la lâchait pas du regard et la personne qui se mit devant elle se prit un coup de pied dans le derrière. Le combat fut pas très long... l'homme fut vite mis au sol...

Flora regardait Sarrah avec une certaine admiration, même les gens s'écartaient d'elle pour la laisser passer. C'était une femme respectée. Son regard se posa sur ses mains, elle semblait avoir mal. Flora se leva soucieuse d'un coup pour elle.
La jeune femme n'osa cependant pas la toucher ou essayer de l'aider, elle se contenta de regarder et d'attendre un signe d'elle si jamais elle voulait de l'aide.

Ce ne fut qu'au bout d'un instant que Sarrah lui demanda alors de bouger pour s'occuper de ses mains. Flora hocha la tête et but son verre cul sec. La jeune femme se glissa parmi la foule, voyant de loin le gars KO foutu dans un coin par les gens pour pas qu'il reste dans le passage... il va certainement avoir un mauvais réveil celui là...

Dehors, il y avait peu de monde, c'était presque désert. Quelques personnes à l'écart, mais sans plus. Flora trouvait ça toujours étrange de passer de l'environnement chargé du bar à l'extérieur. Instinctivement, elle prit la direction de là où se trouvait "l'infirmerie" ou "l'aile médicale" comme certains disent. Une fois sur place, elle toqua à la porte et le doc lui ouvrit en lui disant :

-Tu t'es encore ouverte en plein bricolage nocturne Flora ?
-Ah non, cette fois ce n'est pas pour moi...


La jeune bricoleuse s'écarta et lui montra Sarrah de la tête, le doc remonta ses lunettes et regarda la boxeuse. Puis soupira en lui disant :

-Eh bien ! J'ai l'impression que c'était hier que je me suis occupé de toi ! Oh ! Mais c'est parce que c'est le cas !

Il n'avait pas dit ça méchamment ou sur le ton du reproche. Ce type avait juste un humour lourdement sarcastique. Il fit signe à Sarrah de rentrer et pendant ce temps là Flora alla s'asseoir sur une sorte de muret. Elle attendit un peu songeuse... Sur le coup, elle avait été flattée de la voir se battre ainsi pour "elle", mais en voyant l'état de ses mains, elle n'était plus certaine que ce soit vraiment très flatteur... la boxeuse avait les mains si abîmées par tous ses combats... Flora resta là songeuse pendant que le doc s'occupait de Sarrah dans son "cabinet".


by Moses
Revenir en haut Aller en bas
Sarrah
Sarrah
Survivant
Mar 27 Mar - 20:46
Sarrah

ft.Flora

ft. Sarrah

Parfois, ce n'est qu'une question d'alchimie.




Je levais les yeux au ciel fasse à la pique que venait de me lancer le Doc.





Ça va. La paix. Sans moi, tu n'aurais même pas de quoi survivre.

Le Doc se mit à ricaner avant de rétorquer qu'heureusement, il avait Flora pour arrondir ses fins de moi. J'avais du mal à imaginer Flora maladroite, mais il est vrai que sa profession devait l'amener à se blesser parfois. Un sourire éclaira mon visage en l'imaginant au-dessus d'une machine à maugréer face à des difficultés imprévues et se couper par inadvertance. Je revins bien vite à la réalité lorsque le Doc reprit la parole, un air grave sur le visage après avoir inspecté mes phalanges.

Tu m'as pourtant dit que tu arrêterais un temps les combats au Deadly. Tu sais combien elles sont surmenées.

J'ai arrêté. Là, c'était juste imprévu.

Tu as encore voulu jouer au coq de basse-cour ? Ou alors quelqu'un t'as encore manqué de respect hum ? Quand est-ce tu cesseras d'user ainsi ton corps hein ?

Je baissai la tête, sachant pertinemment que ce qu'il disait était vrai. Il insista :

À ce rythme, tu ne pourras plus faire de la boxe d'ici quelques mois. Je pense imaginer combien ça te serait difficile, mais à peine tes tissus ont commencé à cicatriser que tu les rouvres en combattant. Sans parler des cicatrices que tu as pour le reste de ta vie, un jour ça risque d'être plus grave. “ Il soupira. “ J'ai l'impression de parler à un sale gosse, je te jure. Franchement, ravale ta fierté et ne combats plus pendant plusieurs jours. Et tu repasses ici tous les jours pendant une semaine.

Il finit de désinfecter les plaies et les recouvre de gazes et de bandes. La douleur me fait tiquer, mais il n'essaye pas d'être doux. C'est ma punition pour lui.

Je te jure que si je ne vois pas ta sale tronche demain, ça va barder. Et je sais très bien à qui en référer.” Acheva-t-il menaçant.

Je râle : “ Ah ! Décidément, vous les médecins…

La ferme. Si tu prenais davantage soin de toi-même, je n'aurais pas à le faire pour toi. Quelle ingrate tu es ! “ Me rétorque-t-il mi-figue, mi-raisin. “Bon, allé, file rejoindre la belle.

Je me lève et alors que j’allais passer le seuil de sa porte, il me lance un dernier avertissement :

Prends soin d’elle, Sarrah, qu’elle ne revienne pas demain me voir pour être soignée parce que tu l'as entraîné dans une de tes histoires suicidaires…

Je me retourne vers lui.

Elle n’a pas besoin que je prenne soin d’elle Doc. Elle a suffisamment de jugeote et de caractère pour ça. Ne la couve pas, tu la briderais plus qu’autre chose et là, mon vieux, c’est là que tu aurais affaire à moi.

Un doigt d’honneur de sa part constitue sa seule réponse à ma tirade.

A plus Doc. “ Fis-je en ricanant.

Flora attendait patiemment, assise sur un muret, en observant tout et rien. Je posais une main sur son épaule.

J’espère que tu n’as pas trop attendu.

L’expression soucieuse sur son visage me surprit. Je posais un genou à terre pour me mettre à son niveau et lui déposais tout en douceur mes paumes bandées sur ses cuisses les lui exposant.

Je fais de la full-contact depuis que j’ai dix ans, alors tu sais, mes mains n’ont cessé d’en baver. Surtout, depuis que je combats à mains nues. Ce qui fait quoi, cinq ou six ans maintenant… La boxe, c’est toute ma vie et j’ai perdu il y a longtemps mes protections. Je n’arrive pas à me passer des combats. De l’adrénaline. De l’excitation. De la sensation d’être vivante. Ça fait partie de moi, vois-tu. La douleur en est une conséquence tout autant qu’un avertissement : j’ai mes limites. À moi d’y prendre garde.” Je fis une courte pause, pesant mes mots. “ Tout ça pour dire, que tu n’as pas à regretter que je t’aie dédié ce combat. Cela n’enlève rien à mon intention de base : aucun con du genre de ce type n’a à nous manquer de respect. Tu n'es pas un bout de viande que l’on peut s’accaparer sur un claquement de doigts en bombant le torse et en fracassant le crâne de la personne avec qui tu es. Tu es Flora. Un génie. Une inventrice. Une luciole. Quelqu’un de libre comme l’air. Et c’est cette liberté qui les attire tant et si plus qu’ils souhaitent t’en arracher les ailes... Big Boss, cette mauviette…

Un léger sourire éclaira mon visage. Oh liberté chérie, que serions-nous prêts à faire pour obtenir tes faveurs ? N’importe quoi sans doute. Pouvoir, argent, influence, force, ruse… Alors qu’au fond, notre propre liberté se trouve dans nos têtes. En soi. Comment disait Eric ? La liberté de décider. De choisir. De tenter. L’audace d’essayer, même si cet essai se conclura par un échec. Voilà la liberté, la vraie. Il suffit de la trouver en soi. Tout simplement.

Je repris la parole, d’un ton plus léger : “Quelque chose me dit même que si ça n’avait pas été moi, ça aurait été toi qui lui aurait fichu une rossée. Non ? À moins que tu ne lui aurais foutue la honte d’une manière inattendue...

Je me mis à rire en imaginant la scène. Puis me redressant, je lui tendais la main pour l’aider à se remettre debout.

Remettons nous en marche, si tu le veux bien.” Haussant le ton exprès. “ Ainsi, on sera plus tranquille, loin des oreilles indiscrètes d’un certain Doc !

On entendit un bruit plus que suspect et la porte du baraquement du Doc se referma en grinçant.

J’éclatais de rire avant de souffler à la jeune femme aux cheveux roses : “Une vraie tombeuse du corps médical dis-moi. “ Le tout accompagné d’un clin d’œil équivoque.

Alors que nous commencions à déambuler dans les galeries de la Citadelle, je demandais à Flora :



“Comment en es-tu venue à devenir une inventrice ? “  




Revenir en haut Aller en bas
Flora Belza
Flora Belza
Survivant
Ven 6 Avr - 13:50
Flora Belza



Une passionnée...
Flora & Sarrah

Flora était si concentrée dans ses pensées, qu'elle n'avait pas vu Sarrah sortir du cabinet, ce ne fut qu'à son approche qu'elle releva la tête et lui sourit distraitement. Quand elle lui demanda si elle n'avait pas trop attendu, Flora haussa les épaules en lui répondant simplement :

-Non, non... ça va encore... j'ai connu pire !

La jeune femme fut surprise du discours qui suivit, c'était surprenant que Sarrah face attention à sa culpabilité et tente de la rassurer. Au surnom luciole, Flora afficha un sourire plus que pétillant. Elle aimait quand elle l'appelait ainsi, personne d'autre n'aura le droit de l'utiliser, il n'y aura que Sarrah qui aurait le droit de la nomme ainsi... Puis quand elle termina sa phrase en disant que de toute façon si elle ne l'avait pas fait, Flora l'aurait certainement fait. Cela la fit rire, elle lui répondit alors :

-J'avoue que s'il aurait rajouté un truc de plus, c'était moi qui lui aurait claqué mon verre sur la tête à défaut d'avoir une bouteille dans les mains...

Sarrah proposa alors de bouger pour s'éloigner du doc et être tranquilles. Flora hocha la tête en se relevant d'un mouvement agile et suivit la boxeuse qui lui fit une boutade sur son côté tombeuse du corps médical, Flora ricana en lui disant :

-Ah ah ! Non, ça va... ce n'est pas vraiment mon "kiffe", quoique je ne dirai pas non à une infirmière sexy ou un docteur à tomber, mais ici on n'a pas vraiment ça... Non, je crois que j'suis une bonne cliente et en plus j'ai tendance à lui en envoyer avec mon parrain... je cogne assez facilement et mon parrain casse les rotules à ceux qui ne veulent pas nous donner notre dû.

Elles marchèrent un peu, s'aventura dans les galeries du métro qui reliées les endroits entre eux. La nuit, la citadelle était étrangement calme... on croisait pas énormément de personne en dehors des gardes qui font les rondes de nuit. Cela donnait à l'endroit une ambiance assez reposante, parfois le calme ne faisait pas de mal. Sarrah lui demanda alors d'où lui venait l'idée d'être inventrice... Le visage de Flora se fendit par un grand sourire. C'était quelque chose simple à expliquer, elle lui répondit alors :

-Parce que j'ai ça dans l'âme ! Je n'ai jamais réussi à jouer à la poupée, la dînette ou d'autres trucs de fillettes. Toute petite, je me faufilais dans l'atelier de mon père et je me cachais dans la mezzanine pour l'observer... Je pense qu'il savait que j'étais là, de temps en temps il levait la tête en souriant. Mais ça me fascinait ! Je trouvais ça tellement impressionnant la façon dont les pièces s'assemblaient pour former quelque chose de génial ! Parfois je lui volais des outils et je me cachais pour démonter des trucs, rien que pour voir comment c'était à l'intérieur... puis avec les années, j'ai remarqué que j'étais pas comme les autres. Hum... tu vois, je regarde un objet et je ne vois pas que l'objet, tout de suite j'ai en tête le plan de l'objet, toutes les pièces qui peut le constituer. Je me suis mise très tôt à inventer des choses, à réparer tout ce que je trouvais... je n'ai pas pu faire d'étude à cause de mon train de vie, mais bon !

Flora adressa un grand sourire à Sarrah, puis se mit à s'amuser à faire l'équilibriste sur un rail comme elles étaient encore dans un tunnel de métro. La jeune femme se retourna vers Sarrah et lui demanda :

-Et toi ? Comment as-tu fini par devenir une boxeuse aussi talentueuse ?


by Moses
Revenir en haut Aller en bas
Sarrah
Sarrah
Survivant
Lun 30 Avr - 18:35
Sarrah

ft.Flora

ft. Sarrah

Parfois, ce n'est qu'une question d'alchimie.




Parce qu'elle avait ça dans l'âme.




Une bien belle réponse toute en simplicité et qui faisait un peu écho à ma propre histoire. Sauf qu'au contraire d'elle, on m'avait fait rencontrer ma passion au lieu de la découvrir par moi-même. La curiosité devait être prédominante chez ce beau brin de femme. Si forte, si intense que naturellement elle avait appris en s'amusant, peaufinant son talent brut, son génie. La lueur de joie, de gaieté, mais aussi de mélancolie que je vis luire dans son regard alors qu'elle évoquait ses instants passés me renvoya à mes propres débuts. Oh que je comprenais ce sentiment. Tous mes souvenirs étaient devenus au fil du temps de plus en plus nébuleux, mais les émotions à laquelle ils étaient liés me restaient parfaitement en mémoire. En moi. Tous ces moments de mon enfance puis de mon adolescence me paraissaient si proches et si lointains à la fois. Si brut et si doux. L'innocence de ces moments se trouvait soulignée par la brutalité de ma vie actuelle. Sans doute qu’ils n'étaient pas aussi idylliques ni faciles qu'ils ne me les apparaissaient maintenant, mais ne disait-on pas qu'à chaque fois que nous les évoquions, nous réécrivions nos propres souvenirs ? Notre propre histoire ? Une éternelle évolution, une éternelle réécriture.

Ne pas faire d’études ne t’a pas empêcher de continuer à progresser. Je pense que c’est en pratiquant que l’on apprend le plus… Les cours, les examens, les notes, les diplômes, ce n’est que du papier, de la théorie. Voir même du formatage. Si tu n’as pas un minimum de jugeote, tu n’es qu’un mouton savant, plein de connaissances et de suffisance, mais qui ne pourra pas dépasser l’enseignement qu’il a reçu. L’esprit critique, la curiosité, la remise en question de ce qui est établi, l’envie de changement, d’évoluer, c’est ça qui est important. Et ce n’est pas des bouquins ou des profs qui t’apprennes ça. C’est en soi... “ Je m’ébouriffe les cheveux, pensive. “ Enfin, je vois ça comme ça.

Nous venions de nous engager dans une nouvelle galerie peu éclairée. Il n’y avait personne et le reste de la Citadelle restait silencieuse. Il est vrai qu’à part les points névralgiques comme le New Born, la Place centrale, l’Underground et le Deadly Struggle, le reste des galeries n'étaient que des quartiers dortoirs. Je reportais mon attention sur Flora qui jouait au funambule sur une seule rail. Je me mis à sourire en la voyant. Sourire qui s’effaça lorsqu’elle me questionna sur mon passé. La manière dont j’étais devenue boxeuse.

" La boxe est venue à moi si je peux dire. Ca a été le moyen trouvé pour canaliser ma colère, ma rage d’enfant. À cette époque, j’étais un vrai démon, toujours à me battre, à répondre aux adultes, à tyranniser les autres gosses, à me mettre dans des situations dangereuses. Tant et plus que l’on ne savait plus quoi faire de moi alors que je ne devais pas être plus haute que trois pommes. Finalement et heureusement, quelqu’un à proposer de me faire découvrir la boxe. Dès la fin de la première séance, je me suis sentie bien, vidée, apaisée de toutes les émotions et pensées que j’avais dans ma petite tête. Cela m’a fait un bien fou. L’effort, la douleur, sentir mon cœur battre à cent à l’heure, ça m’a fait ressentir un bonheur que je n’avais jamais alors goûté auparavant. Même maintenant, c’est toujours le cas. Au fil des entraînements, mon physique et mon mental se sont renforcés. J’avais enfin un moyen pour canaliser et expulser les trop-pleins d’émotion. Je restais une gamine coriace, ni aveuglée ni écrasée par l’incompréhension de ce que je ressentais, de ce que je vivais. J’ai continué la boxe en salle jusqu’à faire des compétitions, puis je suis passée à autre chose. Qui me semblait à l’époque être une porte de sortie pour moi, mais ça n’a pas été le cas. La full-contact, c’est ma passion, ma vie. C’est la seule chose pour laquelle je suis douée, instinctive et déterminée. La seule chose qui me fait sentir vivante. Honnêtement, si cette solution ne m’avait pas été imposée, je serais probablement morte à l’heure qu’il est.”  

Oui. Dans l’Ancien Monde, les enfants comme moi n’avaient pas beaucoup d’avenir… Le chômage pour ceux qui avait un petit diplôme ou des postes précaires qui s'apparentaient davantage à de l’esclavage moderne. La rue pour les autres… La majorité en fait. Dès que nous atteignons les 18 ans, l’Etat nous lâchait dans la nature sans plus se préoccuper de nous. Faute de moyens pour les uns, faute de volonté politique pour les autres. Tout simplement parce que la population s’en foutait comme d’une guigne oui ! Nous n’étions pas leurs enfants, ça ne les concernait donc pas. Nous n’étions justes que des ingrats qui pompaient leur fric à travers leurs impôts. Ah, qu'elle était belle la République française ! Combien elle nous rendait fiers, combien elle prenait soin de nous. Tss.


Malgré la mort d’Eric, je ne pouvais m'empêcher de penser que la chute de la civilisation moderne était une bonne chose au final. Pour moi. Je n’avais pas d’avenir avant, maintenant, tout était possible, tout était à faire.  




Revenir en haut Aller en bas
Flora Belza
Flora Belza
Survivant
Jeu 21 Juin - 1:49
Flora Belza



Bonne nuit !
Flora & Sarrah

La jeune demoiselle était à la fois touchée par les paroles de Sarrah, ça lui faisait plaisir d'entendre que quelqu'un était d'accord avec elle concernant les études et tout ça. Avant l'épidémie elle n'avait jamais eu de bons boulots avant ça... Mais bon, la vie avait changé et maintenant, elle était devenue indispensable pour le bon fonctionnement de la citadelle. Sans elle, il n'y avait pas d'électricité, pas d'eau et tout ça.

Puis Sarrah se confia alors à Flora sa passion de la boxe, comment c'était venu dans sa vie et surtout comment ça lui avait sauvé littéralement la vie. C'était une histoire aussi touchante que celle de Flora, toutes les deux avaient des passions... certes différentes... mais des passions qui les maintenaient vivantes, qui gardaient en elles une flamme qui leur donnait envie de vivre. Flora regarda Sarrah et lui dit alors avec un sourire :

-Alors je suis contente que la boxe soit rentrée dans ta vie ! Tu es une personne qui vaut d'être rencontrée...

Elle continua de s'avancer un peu et arriva alors au niveau des logements de la citadelle. La jeune femme était plongée dans ses pensées et réfléchissait à son plan. Puis soudainement elle se tourna vers cette combattante et lui dit :

-Finalement, je risque d'avoir un peu plus de travail pour la préparation de mon plan pour régler le problème. Je sais que le "Big boss" ne veut pas que ça traîne, mais j'ai besoin de trois jours. Après ça, on pourra y aller !

Flora calculait rapidement dans sa tête ce qu'elle avait à faire et tout ça, normalement trois jours c'était largement faisable... La jeune ingénieure regarda alors Sarrah avec un sourire et lui dit alors :

-Rendez-vous dans trois jours à l'entrée de la citadelle vers... hum...16h ! Cela me semble pas trop mal ! Je pense qu'on devrait aller se reposer pour le moment, la soirée a été assez riche en émotion ! Bon... eh bien... bonne nuit et à dans trois jours...

Même si elle se doutait que Sarrah n'était pas du genre à aimer le contact physique, Flora s'approcha d'elle et lui déposa un rapide baiser sur la joue avant de s'éloigner rapidement avant qu'elle ait le temps de grogner ou quoique ce soit. La jeune ingénieure se dirigea vers la place pour rejoindre son atelier et y dormir quelques heures avant d'attaquer son plan... Elle espérait que Sarrah sera là dans trois jours...

Hors RP a écrit:
Tu peux passer les trois jours d'attente dans ton RP et aller au point de rendez-vous si tu le désires... on résumera nos trois jours dans nos RP ^^


by Moses
Revenir en haut Aller en bas
Sarrah
Sarrah
Survivant
Lun 23 Juil - 23:05
Sarrah

ft.Flora

ft. Sarrah

Parfois, ce n'est qu'une question d'alchimie.




“A dans trois jours, Flora.”




Et ainsi, nous y sommes. Les jours ont passé sans que nous ne les vîmes passer, Annaëlle et moi. Bien que la panique ait disparu des rues, il y avait beaucoup à faire : rassurer, remettre de l’ordre, réparer, sécuriser,… Nous étions sur tous les fronts avec ma compagne d’armes pour épauler Big Boss. Ce dernier était d’une humeur exécrable et toute conversation devenait un parcours du combattant. La plupart des gardes évitaient scrupuleusement de se trouver dans les parages de l’ancien militaire ce qui n’aidait pas à la bonne coordination des différentes unités. Je commençais à en avoir assez de courir d’une équipe de gardes à une autre pour relayer les ordres du chef. J’avais hâte de sortir de la Citadelle, d’aller aider Flora. Finalement, nous avions décidé avec Annaëlle de ne pas accompagner ensemble la jeune ingénieure. Il y avait trop à faire ailleurs. Je serais donc seule avec la demoiselle. En espérant que nous arrivions à mettre à bien son plan.

T’y vas ?

Annaëlle, dans l’encadrement de la porte, m’observe dans mes derniers préparatifs. Mon sac est prêt, mes armes aussi, ma tenue d’extérieur également.

C’est bon, je suis parée.” Je la fixe quelques instants avant de reprendre : “Du nouveau aujourd’hui ?

Un rare sourire perça sur ses lèvres.

Je vais me charger de l’équipe 4, de l’officier surtout. Il n’obéit pas aux ordres de Big Boss. J’irais faire un tour sur le site de l’explosion voir si les barricades sont correctement entretenues. Je terminerais par le Conseil, histoire de rassurer un peu les esprits.

Big Boss ne le fait pas lui-même ?

J’étais étonnée, ça ne ressemblait pas au bonhomme.

Tant que le problème du trou dans nos murs ne sera pas réglé, il ne réapparaîtra pas… Il ne veut pas montrer son état aux membres du Conseil.

Je hochais de la tête, avant de conclure :

Ok, dure journée en perspective. Bon courage.

Je lui serrais brièvement l’épaule avant de m’en aller.

Et me voilà à attendre que la jolie tête rose fasse son apparition. Accoudée contre l’un des montants de la porte d’entrée de la Citadelle, j’observais la foule sortir et entrer dans un brouhaha de tous les diables. On aurait pu croire que les événements des derniers jours n’avaient été qu’un mauvais rêve, mais je sentais une tension dans les visages que je voyais. Une vigilance dans l’attitude des personnes, dans leur posture. À certains bruits brusques ou inhabituels, il n’était pas rare que quelqu’un se retourne brutalement, dans l’expectative.

Parfois, certains badauds me regardaient, s'approchaient de moi et me posaient des questions sur les nouvelles concernant les explosions. D’autres me demandaient si c’était des terroristes qui avaient fait le coup ou si une guerre avait éclatée avec un autre groupe de Paris. D’un haussement des épaules ou d’un geste de la main, j’écartais ses théories fumeuses et leur expliquais en termes clairs, mais concis que la situation était sous contrôle et que c’était un accident. Quelques-uns étaient soulagés, d’autres dans l’expectative et le doute. À ces derniers, j'adressais un regard lourd de menace et généralement, ils baissaient la tête et retournaient à leurs occupations.

J’étais aux prises avec un groupe d’hommes insistant pour rentrer armés dans la Citadelle, quand je vis Flora arriver au loin. D’une voix tranchante, j’arrêtais les bonshommes dans leurs simagrées et je laissais mes collègues terminer la mise au point.

Arrivant à la hauteur de la jeune femme, je lui fis un rapide salut avant d’embrayer aussi vite sur notre objectif.

Tu es prête ?” Hochement de tête de la part de l’intéressée. “Je te propose que l’on sorte tout de suite de là avant qu’un autre concitoyen me prenne pour l’office de tourisme de la Citadelle. On sera plus à l’aise pour discuter des détails de ton plan. Ok ?

Elle était d'accord et sans perdre de temps, nous franchîmes les portes et après avoir gravis les escaliers qui nous menaient à la surface, je m’exclamais :

Oh bordel ce que ça m’a manqué.

Prenant une grande gorgée d’air frais, je souris, contente de sortir de l’atmosphère pesante de la Citadelle. Devant l’air amusée de Flora, j’ajoutais :

Ces derniers jours ont été chiants. Vraiment. Être les geignards, les commerçants en panique, le Conseil en colère et un Big Boss en plein pétage de plombs, je n’avais qu’une seule hâte : me tirer de là. Je te jure. J’imagine que pour toi aussi, les derniers jours ont été intenses ?"

Je commençais à marcher d’un bon rythme tout en écoutant la réponse de Flora. Après avoir terminé son récit, elle embraya directement sur son fameux plan et sur ce que nous nous apprêtions à faire. J’appréciais sa franchise et son objectivité : elle savait ce qu’elle voulait et avait prévu à toutes éventualités. Ca faisait du bien après ces quelques jours d’improvisation totale.

Ok. Ton plan me plaît. En route pour la première étape.


En cette fin d’après-midi douce et agréable, je me sens d’un coup plus légère et c’est détendu que je repris la route.




Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Z-Epidemie V1 :: Paris :: Les galeries du métro :: L'underground-
Sauter vers: