Elle était étudiante dans une université polonaise, en plein voyage scolaire de fac lorsque les événements ont éclatés. Elles n'ont jamais vraiment pu retourner en Pologne sa grande sœur et elle-même, n'ayant pas pu jouir d'autorisations spéciales pour quitter le territoire français. Tamara et sa soeur, Anita, ont été coupées du reste de leur famille et de tous leurs amis restés en Pologne. Pour sa part, la rousse laissa derrière elle un petit ami avec lequel elle avait formé un groupe de musique. Elle y jouait de la batterie et était même plutôt douée. Elle ne sut jamais ce qu’il lui était arrivé une fois les communications devenues impossibles, bien qu’elle en ai une petite idée..

Aucune certitude au sujet du reste de la famille Slowinski. Leur père, leur mère.. Leur petite soeur d’à peine onze ans à l’époque, Ewa. Tamara en était extrêmement proche, le fait de n’avoir jamais sur ce qu’il était advenu d’elle la tourmente encore aujourd’hui. Mais revenons-en à l’époque de l’épidémie et du catastrophique voyage scolaire.

Dès le début du chaos avec les infectés commençant à se propager autour de l'hôtel dans lequel séjournaient les étudiants et leurs accompagnateurs, Tamara se fit mordre et sa grande sœur pleine de détresse décida de l'amputer après que les premiers symptômes de la maladie ne soient apparus. Incapable de le savoir à l'époque, la cadette était en réalité immunisée et ne subissait que les effets indésirables du virus sans pour autant être en train de mourir.

Plus tard, la quasi-totalité des étudiants polonais étaient morts durant les bombardements ou avaient tenté leur chance de leur côté, Tamara et sa grande sœur restèrent ensemble et apprirent à survivre en duo. La cohésion des soeurs était bonne, mais malheureusement les premiers mois furent extrêmement difficiles à cause des infectés en surnombre et encore très rapides. Tamara fut mordue à plusieurs reprises, c’est là qu’elle découvrit qu’elle faisait partie des immunisés. C’est à partir de ce moment là qu’elle commença à agir de manière toujours plus violente et implacable avec les infectés. Cherchant à en tuer le plus possible, encaissant les coups et les morsures. Profitant de son immunité. La haine de Tamara envers les zombies n’était plus à prouver, elle voulait tous les exterminer. Sa soeur était là pour la raisonner et s’occuper d’elle. Heureusement.

Errant toutes les deux seules, parfois rejoignant quelques petits groupes jamais pour très longtemps, son comportement envers les survivants était drastique. Elle ne les comprenait pas. Le français, ça n’est pas son truc. Elle laissait sa soeur faire le social et se contentait d’agir. La rousse était très expéditive lors de ses prises de parole, généralement. De plus, elle avait un peu de mal à faire confiance à qui que ce soit. Globalement, tout roulait pour les soeurs polonaises. Quelques bonnes rencontres ça et là leur permirent de recevoir un peu d’aide lors des moments compliqués.

Jusqu’au jour où tout bascula, une fois encore.

Après une altercation avec une survivante, Tamara se retrouva seule et mal en point. Sa grande soeur fut sauvagement tuée dans le combat. Sans Anita, la rousse était comme perdue. Engloutie par la haine et le regret, tous les démons de Tamara firent à nouveau surface. Pendant près d’un mois et demi de solitude et d’isolement, la polonaise se mit à  souffrir d’hallucinations plus violentes au fil du temps. Elle revoyait son petit ami, des membres de sa famille, Anita et Ewa.. Certaines hallucinations paraissaient plus réelles que d’autres..

Tamara cachait son immense peine dans la violence, la rage et l’arrogance. Plus fermée que jamais. Elle en oubliait parfois presque de s’occuper d’elle et de se nourrir. Trouvant injuste d’être immunisée, d’être la dernière survivante, loin de tout ce qu’elle avait jamais connu et aimé. Elle en voulait à la terre entière.  

Finalement, après cette descente aux enfers, Tamara fut trouvée par un groupe de récupérateurs. Belliqueuse, Tamara était prête à se jeter sur eux mais la faim et la fatigue eurent raison d’elle, elle s’écroula de tout son long. C’est épuisée qu’elle se réveilla dans un lieu sombre qu’elle connaissait vaguement. La Citadelle. Un endroit qu’elle fréquentait parfois, où elle et sa soeur pouvaient trouver de quoi manger, faire du troc, se reposer un peu dans le confort et une sécurité relative. Là, elle était dans une sorte d’infirmerie. Encore sur les nerfs et enragée, Tamara essaya de partir dès qu’elle ouvrit les yeux. Elle se sentait en état de partir, mais l’infirmière était tout à fait sûre que non. Sous-nourrie, même si elle avait un physique robuste, elle n’en menait pas large. Malgré sa faiblesse du moment, c’était une vraie furie et elle était têtue, il fallut deux gardes pour la maîtriser et l’attacher de force au lit sur lequel elle avait comaté toute la nuit et une bonne partie de la journée.

Dans un premier temps, tel un animal sauvage en captivité Tamara refusait tout bonnement de coopérer, mais au fur et à mesure, comprenant qu’on ne lui ficherait pas la paix si elle n’y mettait pas un peu de bonne volonté la rousse se laissa approcher, soigner, l’infirmière cherchait à la comprendre, à connaître son histoire. De fil en aiguille, petites informations après petites informations, une certaine confiance naquit entre elle et la femme. Tamara raconta son histoire à propos de sa soeur, la mort de cette dernière, la colère, la rancoeur, le tout dans un anglais assez approximatif. Finalement, Tamara fut détachée et elle ne tenta pas de fuir ni de tout casser comme elle en avait eu envie les premiers jours. Soucieuse, l’infirmière lui conseilla de s’installer à la Citadelle. Que c’était un bon endroit par les temps qui courraient. Que seule, elle risquait de mal finir malgré son immunité au virus. Elle semblait parler en connaissance de cause. En plus la récente tempête avait endommagé l’intégrité de la Citadelle et une fille forte comme elle pouvait s’avérer utile.

Alors, sans arrière pensée Tamara accepta. Elle était toujours profondément en colère contre elle-même et la terre entière mais dans le fond elle savait que l’infirmière avait raison. Désormais seule, avec ses démons.. Elle ne tiendrait pas longtemps. C’est avec l’aide de l’infirmière qu’elle contacta un certain Archi pour obtenir un logement à la Citadelle. Par chance, Tamara avait toujours les économies qu’elle avait amassé avec Anita. Cependant plus tard, c’est seule qu’elle se renseigna pour faire partie de la garde, mais après réflexion elle se ravisa. Elle ne voulait pas protéger des inconnus alors qu’elle n’avait pas pu protéger Anita. Ni personne d’autre, d’ailleurs. Il était hors de question qu’elle remette ça.

Toujours aussi amère avec tout le monde et belliqueuse, sans sa grande soeur pour s’occuper d’elle, Tamara déclencha plus ou moins une bagarre à la Citadelle. Des gardes intervinrent rapidement et même si elle ne l’avait pas compris, on l’avait menacée de la jeter dans la fosse au zombies pour ça. Seulement par chance, on passa l’éponge et un homme qui avait remarqué le combat s’était rapproché de Tamara. Après quelques brèves explications, on lui parla du Deadly Struggle. Un nom qui sonnait bien aux oreilles de la polonaise.

Elle fut mise en relation avec un certain Deck. Le type qui gérait tout ça. Très vite, Tamara fut mise à l’épreuve face à des infectés pour voir ce qu’elle valait. Armée de sa batte de baseball en aluminium, ce n’était pas son bras en moins qui l’empêchait de combattre et de démolir crâne après crâne sur son passage. Face à des morts, son bras en moins n’était pas encore trop un problème. Seulement, le fameux Deck demanda une démonstration, un combat l’opposant lui-même à Tamara.

Bien sûr, elle prit la raclée de sa vie. Le bras manquant se fit sentir face à un adversaire capable de parer, de contre-attaquer.. Malgré tout, l’homme sembla satisfait, voyant un certain potentiel en elle. Il lui fit une proposition. Financer la fabrication d’une prothèse pour qu’elle soit capable d’attaquer ou de se défendre. Ce projet lui plaisait sincèrement. Ce serait un parfait moyen d’extérioriser sa colère tout en gagnant de l’argent en le faisant.

Au bout de quelques temps, Tamara reçut sa fameuse prothèse. Elle était conquise, elle pouvait y fixer l’embout de la hache de sa grande soeur qu’elle avait gardé, soit un bouclier anti-émeute transparent de la police, extrêmement résistant. Très vite, Tamara apprit à manier ses deux embouts aussi bien que possible et lorsqu’elle se sentit prête, elle prit par à ses premières performances au Deadly Struggle. Utilisant la hache lorsqu’il fallait affronter les zombies pour un potentiel mortel décuplé, et elle se greffait le bouclier lors des combats face aux autres combattants. Elle ne tarda pas à se faire un petit nom au sein des combattants d’une part  grâce à sa spécificité physique, cette prothèse n’étant pas banale, mais aussi grâce à sa grande combativité et à sa tendance à ne pas s’arrêter de gueuler en combat.